A leur image.
La rage m’aveugle
Je suis un fauve quand je suis furieuse
Personne ne sait ce que je ressens
Il n’y a pas de compassion dans ce monde
Pas de communication
Pas de compréhension.
La rage m’aveugle
Elle se nourrit de mes ressentiments
Tout ce que je veux, c’est que l’on m’entende
Que l’on prête une oreille - prêter seulement
A ce que j’essaie de dire ; reconnaisse ma voix
Sans me trahir.
Les autres m’aveuglent
Me bâillonnent, m’affaiblissent
Ils me contraignent, me ridiculisent
Me craignent sans doute quand je prends un autre chemin
Pour m’en revenir chargée de ces bonheurs
Qu’ils ne connaissent pas.
Les autres m’aveuglent
Ceux qui n’écoutent pas, ceux qui aboient
Ceux qui ignorent simplement quand je tente
Timidement de parler de moi
Au lieu de parler d’un peu de tout et de beaucoup de rien
Emprunter leur langage.
Les rires m’aveuglent
Parce que je ne sais plus les provoquer en moi
Je ne sais plus les entendre, ils m’indisposent
Je leur préfère la rage, cette puissante
Ennemie qui me donne des ailes
Qui m’ensorcelle.
Les rires m’aveuglent
Parce que je ne veux pas tâter du bonheur
Tant que je n’aurai pas la vie que j’ai décidée
Tant que j’irai contre ma propre volonté
Je serai morte à défaut d’être comme ils le souhaitent
A leur image.