Le grand ménage de printemps.

Publié le par Sifoell

images.jpegOuvrir grand les fenêtres pour aérer la pièce. Prévoir suffisamment de place pour s'étaler. Ouvrir grand les armoires et trier. Adieu culottes à l'élastique fatigué, à jamais soutient-gorges orphelins de baleines ou roses après un accident de lessive. Au revoir chaussettes et pantalons troués, pulls détricotés, pyjamas d'hiver en coton en taille 16 ans.

Ouvrir un grand sac et y jeter tout ce qui ne sert plus ou ne servira plus. Chaussures trop petites et qui me blessaient, rideaux griffés par le chat... C'est fou ce qu'on entasse.

Des catalogues de vente par correspondance dont on sait qu'on n'en fera rien car on ne commande pas. Des papiers qu'on gardait par souvenir ému, quelques photos jaunies. Adieu vaisselle ébréchée, casseroles sans queue ou dénuées de téflon. Adieu crèmes amincissantes exposées dans la salle de bain mais qui ne servent jamais parce qu'on s'en fout de nos capitons.

Je ferai l'impasse sur les livres, c'est le seul truc dont je n'admettrai pas de me séparer. Livres lus une seule fois et laissant un souvenir impérissable. Livres lus et relus, livres fétiches, livres de chevet. Livres cent fois commencés mais jamais achevés. Livres dont je recopie des passages. Livres d'étude jamais parcourus.

Et les meubles. Parlons-en de mes meubles. J'entreposerai dans le garage de ma grand-mère ce fameux banc d'angle en pin, que j'ai acheté aux anciens locataires de mon ancien logement qui s'en allaient à quatre - dont un nourrisson - dans une voiture jusqu'à Nice. Ce fameux banc, ainsi que la table et les deux chaises, peu utilisés dans l'ancienne cuisine congélateur de mon ancien logement si bien isolé que je chauffais les moineaux et les coléoptères - qui eux étaient mes colocataires.

Adieu vieux CD que j'écoutais en début d'adolescence ou alors quans j'avais vraiment des goûts de chiottes. A la déch' ce bureau confo merdique qu'une amie et moi, excédées de ne pouvoir le monter en temps voulu (c'est-à-dire 15 minutes au lieu de 45), on a fini à c oups de casseroles.

J'en suis à me poser des questions métaphysiques : comment transporter des plantes d'intérieur et d'extérieur ; comment supporteront plus de deux heures de voyage dans un fourgon loué ma Tototte féline et Elliott le hamster pittbull - je tiens de ce pas à remercier l'unique béta que j'ai possédé dans cet appart d'être mort, tout hérissé, au bout de cinq jours (sérieux, on aurait dit qu'il s'était pris un coup de jus).

Adieu douche sans pression (mais sans décharge électrique, rapport à mon ancien logement insalubre). Adieu store vénitien que j'ai arraché du velux en voulant le fermer.

Adieu voisine-collègue-amie-compagne de crêperie ou plutôt au revoir.

A bientôt ma famille du coin, et mes amis qui sont pas trop loin. A bientôt anciens collègues de boulot, j'ai beaucoup appris à vos côtés.

On n'a rien sans rien, me rapprocher de Charmant admet m'éloigner d'autres personnes. Et puis, deux heures de route, ce n'est pas la mer à boire mais le bitume à avaler.

Publié dans Mon p'tit homme à moi

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L
Souris, c'est le premier jour du reste de ta vie comme dit l'autre (j'adooore cette expression, parait que c'est yn type qui l'a écrit sur un banc de central parc), ça me rapelle des souvenirs de te lire...
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