Orange mécanique.
Bon, je serai franche de suite, mais quand j'ai vu ce film-culte il y a quelques années, je n'ai pas aimé. Du tout.
Là, je le vois de nouveau, et je n'aime pas plus... Mais c'est clair que ce jeune cinéaste inconnu, ce bleu, ce débutant, Stanley Kubrick (quiiii ???) a fait un vrai boulot de réalisation.
Alors, c'est quoi l'histoire ? Dans un avenir plus ou moins proche, en Angleterre, Alex DeLarge, est le chef charismatique d'une bande de quatre délinquants. Il est manifestement encore "à l'école", à laquelle il ne va pas, et est fasciné par Beethoven, le sexe et l'ultra-violence (qui n'est pas le moins du monde gratuite). Tabassage d'un clochard, viol d'une femme devant son mari, partie à trois, bagarres pour conserver la tête de sa meute, vols... Le summum est atteint lorsque les trois dougs de sa bande lui tendent un piège et l'assomment alors qu'il s'enfuie après avoir violemment agressé une femme - qui mourra des suites de ses blessures. Il est alors arrêté par la police et emprisonné.
Il y a bien entendu un réel travail de mise en scène, et surtout de mise en relation entre la musique de Beethoven et les scènes de violence. Il y a également un réel travail d'esthétisme, de scénario... Mais je vais développer.
Alex est un dandy décadent... Il n'a aucune limite dans sa violence, dans son imagination. Son environnement entier - les appartements qu'il visite pour voler et agresser les occupants - le ramène à sa propre violence et à sa sexualité. Il mène très bien son monde, a l'élégance verbale et le raffinement dans la mise en scène de ses agressions, il joue très bien le jeu du repentant, ou du chef de bande charismatique et violent. Alex est le genre de mec qu'on n'a vraiment pas envie de croiser, profondément dangereux, et surtout, pas fou pour un sou. Effrayant d'intelligence dans ses manipulations.
"Entreprenant, agressif, excessif, jeune, vicieux..." d'après le nouveau Ministre de l'Intérieur. Ainsi, Alex fera partie du programme Ludovico, censé sortir de la déliquance un détenu en quinze jours. Bien que violent, le personnage d'Alex a un genre de naïveté d'enfant, destinée à amadouer ceux qui l'entourent et dont il joue. Au bar, Alex boit du lait "amélioré" d'un joyeux cocktail de drogues.
Il y a une véritable caricature de la société. La ligne blanche préservant sûrement les officiers de la prison de la violence des enfermés, les obligeant à se pencher outre mesure pour se déshabiller, signer un papier... Le gardien-chef Barnes qui crie plus qu'il n'aboie - rendant peu compréhensibles, enfin, pour moi, ses paroles. Les victimes d'Alex sont elles-mêmes caricaturales : le clochard, forcément saoul et déblatérant sur la loi et l'ordre du monde dont tout le monde se fout, même si des fusées envoient des astronautes aluner. Dans le bar où vont boire Alex et sa bande, le mobilier est très sexué, femmes allongées en guise de table, femme dans une posture très érotique servant de "tireuse" de bière... Jusque chez l'ultime victime d'Alex, la dame aux chats, parlant de manière très caractéristique, très "bourgeoise", visiblement professeur de yoga, les nombreux tableaux de sa maison sont très érotiques, femmes se contorsionnant dans des postures de yoga, femmes plus lascives... Cette femme a été frappée par Alex, armé d'une obscène statue en forme de verge. Tout est sexué, rien ne décourage Alex dans sa quête de violence et de sexe.
Alex et sa bande sont habillés de blanc, avec des genres de gros cache-sexes, ou coquilles de protection. Pourquoi du blanc pour des personnages si violents, sans limites ? Je rapprocherai cette couleur, assez présente dans le film, d'ailleurs, au raffinement d'Alex - le sang sur du blanc, ça rend bien... - et à son côté enfantin, et manipulateur... Un délinquant, avide de sexe et de violence s'habille-t-il en blanc ? Autre raffinement, autre rituel, le faux cil que porte Alex à droite... Faux cil qu'abandonne Alex quand il rentre à l'aube chez lui... Alex a-t-il une motivation dans ses agressions ? Ce n'est pas ce qu'il vole : il entasse dans un tiroir argent, montres, et autres objets de valeur... Dans un autre tiroir, un serpent qui, attention le symbole, a sa branche juste au niveau du sexe d'une peinture de femme très suggestive...
"C'est un péché... Mêler Beethoven à ça (les images de défilés nazis)... Beethoven n'a jamais fait de mal... Beethoven n'est que musique !" Beethoven est sûrement la seule part non violente et non sexuée d'Alex... Le jardin secret, la zone vierge de toute décadence. Beethoven est sacré. La seule chose qu'il respecte seulement.
Le retour d'Alex chez ses parents, qui ne sont absolument pas au courant de sa sortie...
"- Ca va Pap ? - Ben, je ne me mêle de rien, alors..." Explicite... Devant le manque d'attention de ses parents, sans doute complètement dépassés par ce fils hors du commun - bonjour la communication dans la famille, d'ailleurs - Alex a besoin d'être au centre des regards.
La fin ? L'ancien méchant pas beau Alex, rejeté par ses parents qui lui préfèrent le tout nouveau tout beau locataire qui est l'exact contraire de leur fils : il a un travail, il les écoute... L'ancien méchant pas beau Alex qui tombe sur d'anciennes victimes et se fait tabasser par le clochard, par deux de ses anciens acolytes et enfin par l'aide du mari en fauteuil d'une de ses victimes violées... Bon, ben là, je trouve ça un peu gros... Happy end sardonique en somme. Le jeu devient trop caricatural à mon goût... Je laisse tomber...
"Nous y sommes peut-être pour quelque chose... Quant tout est dit, chez nous c'est chez toi, fils..." Mouaif... Dialogue facile de ce père qui culpabilise devant son fils hospitalisé suite à une tentative de suicide...
Au fait, à la fin, il est désinhibé par rapport à la violence... Ciel, l'honneur est sauf, il est de nouveau lui... Ultra-violent.
Génial.
J'aime pas.
Définitivement.
Là, je le vois de nouveau, et je n'aime pas plus... Mais c'est clair que ce jeune cinéaste inconnu, ce bleu, ce débutant, Stanley Kubrick (quiiii ???) a fait un vrai boulot de réalisation.
Alors, c'est quoi l'histoire ? Dans un avenir plus ou moins proche, en Angleterre, Alex DeLarge, est le chef charismatique d'une bande de quatre délinquants. Il est manifestement encore "à l'école", à laquelle il ne va pas, et est fasciné par Beethoven, le sexe et l'ultra-violence (qui n'est pas le moins du monde gratuite). Tabassage d'un clochard, viol d'une femme devant son mari, partie à trois, bagarres pour conserver la tête de sa meute, vols... Le summum est atteint lorsque les trois dougs de sa bande lui tendent un piège et l'assomment alors qu'il s'enfuie après avoir violemment agressé une femme - qui mourra des suites de ses blessures. Il est alors arrêté par la police et emprisonné.
Il y a bien entendu un réel travail de mise en scène, et surtout de mise en relation entre la musique de Beethoven et les scènes de violence. Il y a également un réel travail d'esthétisme, de scénario... Mais je vais développer.
Alex est un dandy décadent... Il n'a aucune limite dans sa violence, dans son imagination. Son environnement entier - les appartements qu'il visite pour voler et agresser les occupants - le ramène à sa propre violence et à sa sexualité. Il mène très bien son monde, a l'élégance verbale et le raffinement dans la mise en scène de ses agressions, il joue très bien le jeu du repentant, ou du chef de bande charismatique et violent. Alex est le genre de mec qu'on n'a vraiment pas envie de croiser, profondément dangereux, et surtout, pas fou pour un sou. Effrayant d'intelligence dans ses manipulations.
"Entreprenant, agressif, excessif, jeune, vicieux..." d'après le nouveau Ministre de l'Intérieur. Ainsi, Alex fera partie du programme Ludovico, censé sortir de la déliquance un détenu en quinze jours. Bien que violent, le personnage d'Alex a un genre de naïveté d'enfant, destinée à amadouer ceux qui l'entourent et dont il joue. Au bar, Alex boit du lait "amélioré" d'un joyeux cocktail de drogues.
Il y a une véritable caricature de la société. La ligne blanche préservant sûrement les officiers de la prison de la violence des enfermés, les obligeant à se pencher outre mesure pour se déshabiller, signer un papier... Le gardien-chef Barnes qui crie plus qu'il n'aboie - rendant peu compréhensibles, enfin, pour moi, ses paroles. Les victimes d'Alex sont elles-mêmes caricaturales : le clochard, forcément saoul et déblatérant sur la loi et l'ordre du monde dont tout le monde se fout, même si des fusées envoient des astronautes aluner. Dans le bar où vont boire Alex et sa bande, le mobilier est très sexué, femmes allongées en guise de table, femme dans une posture très érotique servant de "tireuse" de bière... Jusque chez l'ultime victime d'Alex, la dame aux chats, parlant de manière très caractéristique, très "bourgeoise", visiblement professeur de yoga, les nombreux tableaux de sa maison sont très érotiques, femmes se contorsionnant dans des postures de yoga, femmes plus lascives... Cette femme a été frappée par Alex, armé d'une obscène statue en forme de verge. Tout est sexué, rien ne décourage Alex dans sa quête de violence et de sexe.
Alex et sa bande sont habillés de blanc, avec des genres de gros cache-sexes, ou coquilles de protection. Pourquoi du blanc pour des personnages si violents, sans limites ? Je rapprocherai cette couleur, assez présente dans le film, d'ailleurs, au raffinement d'Alex - le sang sur du blanc, ça rend bien... - et à son côté enfantin, et manipulateur... Un délinquant, avide de sexe et de violence s'habille-t-il en blanc ? Autre raffinement, autre rituel, le faux cil que porte Alex à droite... Faux cil qu'abandonne Alex quand il rentre à l'aube chez lui... Alex a-t-il une motivation dans ses agressions ? Ce n'est pas ce qu'il vole : il entasse dans un tiroir argent, montres, et autres objets de valeur... Dans un autre tiroir, un serpent qui, attention le symbole, a sa branche juste au niveau du sexe d'une peinture de femme très suggestive...
"C'est un péché... Mêler Beethoven à ça (les images de défilés nazis)... Beethoven n'a jamais fait de mal... Beethoven n'est que musique !" Beethoven est sûrement la seule part non violente et non sexuée d'Alex... Le jardin secret, la zone vierge de toute décadence. Beethoven est sacré. La seule chose qu'il respecte seulement.
Le retour d'Alex chez ses parents, qui ne sont absolument pas au courant de sa sortie...
"- Ca va Pap ? - Ben, je ne me mêle de rien, alors..." Explicite... Devant le manque d'attention de ses parents, sans doute complètement dépassés par ce fils hors du commun - bonjour la communication dans la famille, d'ailleurs - Alex a besoin d'être au centre des regards.
La fin ? L'ancien méchant pas beau Alex, rejeté par ses parents qui lui préfèrent le tout nouveau tout beau locataire qui est l'exact contraire de leur fils : il a un travail, il les écoute... L'ancien méchant pas beau Alex qui tombe sur d'anciennes victimes et se fait tabasser par le clochard, par deux de ses anciens acolytes et enfin par l'aide du mari en fauteuil d'une de ses victimes violées... Bon, ben là, je trouve ça un peu gros... Happy end sardonique en somme. Le jeu devient trop caricatural à mon goût... Je laisse tomber...
"Nous y sommes peut-être pour quelque chose... Quant tout est dit, chez nous c'est chez toi, fils..." Mouaif... Dialogue facile de ce père qui culpabilise devant son fils hospitalisé suite à une tentative de suicide...
Au fait, à la fin, il est désinhibé par rapport à la violence... Ciel, l'honneur est sauf, il est de nouveau lui... Ultra-violent.
Génial.
J'aime pas.
Définitivement.